Doisneau, Klein, Bresson, Daido et les autres...

Bye Bye liberté!



Ah, qu'il faisait bon avant, enfin dans l'ancien temps! Oui, cela était si différent quand les gens de passage, ceux qui croisaient les photographes, les chanceux, heureux ou qui sait peut-être malheureux, mais bref quand l'oeil du cyclope passait par là, et bien la vie leur semblait-elle moins morose, moins morne? Je ne puis le dire, mais toujours est-il que les principaux protagonistes armés d'appareils photos ne mettent pas en avant le fait que prendre une photographie en pleine rue de quelques anonymes pouvait se révéler être comme quelque chose de périlleux, voir même interdit! Doisneau, lors d'une interview expliqua brièvement l'un des clichés qu'il avait eu la chance de shooter! La photo en question est juste là en dessous:

 Voilà la dite photographie de monsieur Doisneau, et vous comprendrez aisément que pour des raisons de sécurité j'ai rendu cette photo complètement illisible, car les droits appartiennent à une galerie d'art.

 

 Revenons alors à nos moutons, ou plutôt, à notre Doisneau qui derrière son appareil photo, pris un beau matin de septembre cette belle photographie. Il fut tout juste placé au bon endroit et au bon moment! Quelle chance, n'est-ce pas?

 

 Tout mignon qu'il fut, clic-clac c'est dans la boite, et voilà qu'il repart avec un beau cliché d'un couple amoureux. C'est toute la romance de Paris qui fut capturé en une seconde. Mais, mais, trois fois mais, au moment où il shoote, le couple s'aperçoit de cela, et stoppe immédiatement le tri-cycle pour agressivement jeter un "Hey, vous venez de nous prendre en photo là???" Non, non, cela ne s'est pas tout à fait passé comme cela, nous n'étions pas encore en 2015 lorsque cette photo fut prise. Mais effectivement, le conducteur du vélo arrête sa course donjuanesque pour que la jeune femme, toute désolée, sorte de sa boite à malice! Elle se dirigea vers le jeune Doisneau en le suppliant de ne pas montrer cette photo, car hélas, le baiser qui venait d'être volé était pour le moins illégitime, enfin personne n'était au courant de leur relation! Doisneau compris tout de suite le malaise, mais cela ne l'ennuya pas, alors il demanda à une autre jeune fille qui passait par là de prendre la place de la boulangère dans la malle. Puis il demanda au garçon de rejouer la scène. 

 

 Doisneau allait alors tout remettre comme si rien ne s'était encore passé, mais avec une différente actrice! Puis re-clic-clac, encore dans la boite! Mais voilà pourquoi, sur cette nouvelle image, le baiser n'est pas réellement donné! Puis tout le monde allait repartir sagement à ses occupations respectives. 

 

Je crois que l'on peut se poser la question de où et quand commence la photo de rue, mais surtout, comment peut-ont définir le statut de liberté d'expression. De nos jours, la liberté se bat contre la notion de sécurité! Le "pour des raisons de sécurité" se mange à toutes les sauces. La photo de rue est un art, si si, alors si demain les règles changeaient? Si demain, pour des raisons de sécurité il devenait tout simplement interdire de sortir de chez soi pour documenter la vie, la rendre présente pour les générations à venir. Et si, au temps de Doisneau, Bresson, Klein, Daido et les autres, pour des raisons de sécurité le droit de photographier avait été mis en place? 

 

Eh bien je pense que les musées et autres galeries seraient bien vides et tristes de ne pouvoir présenter au peuple, les souvenirs d'un passée qui ressemblerait à cela!

 



Après tout...si c'est pour des raisons de sécurité!