KEEP ROLLIN avec Mathieu AGHABABIAN
Plus qu'une passion, un vrai besoin...
Ayant vécu plusieurs années à Paris, la possibilité de travailler avec d'autres photographes était plutôt grande, mais je n'ai jamais eu la chance de pouvoir rencontrer Mathieu AGHABABIAN. À part une brève conversation téléphonique dans le but d'acquérir son boîtier "Zenza Bronica", les vicissitudes de la vie ne m'ont jamais amené à rencontrer Mathieu de manière plus concrète.
Adepte de skate depuis longtemps, cela aurait pu être pourtant facile pour moi de tomber nez à nez avec lui, car en plus de fréquenter le milieu de la photographie, Mathieu AGHABABIAN use son matériel photo en milieu urbain, mais aussi en pleine nature, pour suivre une autre de ses passions qu'est le sport de glisse. Issu de la planète SNOWBOARD, c'est loin des sommets que Mathieu s'est naturellement orienté vers le monde du skate. Virage effectué avec succès, puisqu'il est très vite devenu une figure au sein des rampes de la capitale, et si la non moins célèbre boutique "HAWAII SURF" vous dit quelque chose, et bien sachez que Mathieu se cache habilement derrière chaque portrait de pros à quatre roues qui arpentent, skate en main, les bitumes du monde entier. En effet, Mathieu AGHABABIAN est chargé de tout ce qui touche de près ou de loin à la publication visuel de la marque "HAWAII SURF".
Mais si j'ai décidé de contacter Mathieu, ce n'est hélas pas pour vous parler de la photo de sport, (cela viendra surement lors de la parution d'un prochain article) mais pour connaître son point de vue quand à son esprit de photographe de rue.
Capturer l'action... Au cœur du moment décisif!
La photographie est un art qui devrait par essence être libre de toutes contraintes. En effet, quoi de plus simple que de presser un seul bouton pour capturer une chose aussi précieuse que la vie ? C'est pour cette unique raison que des millions de personnes se retrouvent chaque années, habitées par le virus hyper-contagieux de la photographite aiguë!
Mathieu ne put faire autrement que de se laisser aller à ne pas résister davantage à cette pulsion qui le contamina dès l'adolescence. De bons moments entre amis, la photographie est très vite devenu pour lui un besoin, comme une envie irrépressible de garder une trace des choses qui l'entourent pour que la vie se forme sous une nouvelle dimension.
Avec le temps, un appareil photo toujours en main, Mathieu apprivoise l'action avec méthode et spontanéité, en travaillant la lumière afin de la capturer à son apogée.
En skate comme dans la vie, tout va très vite, trop parfois, mais Mathieu sait prendre le temps de bien faire les choses. C'est au travers de vingts questions, que Mathieu AGHABABIAN a choisi d'exposer sa vision de la photographie, comme les clichés qu'il s'applique à prendre... simple, efficace et sans fioritures.
- La photo et vous : Comment tout cela à commencé? J'ai commencé la photographie à l'âge de 15ans, au début pour m'amuser, prendre mes potes en photo faisant du snowboard, et petit à petit je me suis rendu compte que c'était plus qu'un amusement pour moi, j'ai adoré voir ma première pellicule être imprimé sur du papier glacé !!
- Emotion : Quel est votre premier souvenir photo? Je pense que le premier souvenir qui m'ai marqué en photo est la fois ou j'ai déclenché à l'aide de flashs déportés une photo d'action, ma première "vraie" photo d'action pour moi. J'avais du faire tout un branchement de câbles et de cellules photo-déclencheuses pour pouvoir obtenir ce que je souhaitais, mais j'ai été très fier du résultat.
- Avec quel appareil avez-vous commencé? L'avez-vous encore, et si oui utilisez-vous encore ce boitier? J'ai commencé avec des appareils photo jetables, mais mon premier vrai appareil photo est un Fujica AX3, j'ai ensuite franchis le cap du numérique avec compact, bridge et finalement réflex, mais j'ai encore le Fujica bien que ne m'en serve plus.
- Quand et qui où quoi vous a fait prendre la route de la photographie de rue? Quand j'ai déménagé sur la région parisienne, la photo de snowboard n'étant plus possible, je me suis logiquement dirigé vers la photo de skateboard, qui se rapproche beaucoup de celle de snowboard en terme de technicité mais avec des éléments graphiques bien différents.
- Etes-vous plutôt Noir et Blanc ou bien couleurs? Je dirais que ça dépend des moments, mais la plupart du temps j'ai un gros penchant pour le noir et blanc.
- Etes-vous digital converti ou bien un argentique nostalgique? Je shoot beaucoup en numérique mais je me suis remis à l'argentique il y a 6 ou 7 ans et j'aimerais ne faire que ça.
- Pensez-vous que n'importe quel appareil photo (smart phone compris) est utilisable en street photographie? Je pense que oui, l'important est le cadrage, l'émotion que l'on arrive à transmettre dans ses photos, le bon matériel aide mais cela ne fait pas tout
- Etes-vous du genre photographe de street version téléobjectif ou bien focale fixe? Je n'ai quasiment que des focales fixes, je n'utilise que très rarement des zooms.
- Si pour vous la photo de rue rime avec repousser les barrières de la timidité, quel est votre remède pour cela? c'est mon grand problème, et pour l'instant je n'ai pas trouvé la solution, c'est une barrière terrible car parfois j'aimerais tellement faire un portrait d'une personne mais non.. l'assurance viens avec les refus je pense, plus on prend de refus plus on avance. Il faut arriver à faire le premier pas..
- Qui du passé ou du présent vous fait vibrer comme photographe de rue? J'ai beaucoup d'admiration pour pleins de photographes, connus ou pas, mais il y en a quatre que j'aime beaucoup, Sam Javanrouth, Ryan Brenizer , Benoit Paillé et Joey Lawrence, pas vraiment des photographes de rue mais de vrais influenceurs pour moi
- Quelle est pour vous la définition de la photo de rue? Pour moi la photo de rue c'est surtout de l'instantané, savoir capter la bonne émotion, le bon moment et tout ça en moins de 10 secondes..
- Comment réagissez-vous quand certaines personnes se montrent hostiles à la pratique de la photo de rue? Au début je le prenais plutôt comme une agression, mais avec le temps en discutant, en étant aimable et souriant, tout fini par s'arranger et généralement on nous laisse faire nos photos.
- Ecoutez-vous de la musique lorsque vous partez dans les rues avec votre appareil en main? (si oui, quoi?) Très rarement, j'aime écouter ce qu'il m'entoure, pour moi la photo de rue nécessite d'être attentif, le moindre bruit peu être le début d'une photo, et surtout suivant les endroits il vaux mieux être attentif, un appareil photo ça n'attire pas que les personnes bien intentionnées.
- Jusqu'où avez-vous été pour réaliser la photo de rue à ne pas manquer? Je n'ai jamais pris vraiment de risque inconsidéré pour une photo, je pratique principalement la photo de sport extreme, donc les seuls risques que je prend sont lié à la pratique de ce genre de sports, un retour de skate dans les mains, tête ou objectif, ça arrive, mais c'est le jeu.
- Jusqu'où iriez-vous pour assouvir votre passion de street photographe? J'aimerais vraiment faire plus de portraits d'inconnus, je vais donc me faire violence pour y arriver..
- Quel appareil vous fait rêver aujourd'hui? Le matériel que j'ai me suffit complément mais je suis toujours intrigué par les nouveautés comme le Nikon D5 ou au contraire par les vieilleries, j'aimerais beaucoup shooter à la chambre par exemple..
- Où est-ce que vous vous voyez demain? J'aimerais beaucoup travailler à mon compte, ne vivre que de photo de portraits ce serait vraiment bien.
- Où aimeriez-vous que la photographie de rue puisse vous conduire? Pour moi ce qui est important c'est la reconnaissance des autres photographes, j'aimerais un jour avoir une exposition, un livre, un article au coté d'un grand photographe, ce serait pour moi vraiment une consécration.
- Quelle est votre meilleur souvenir de photo de rue que vous ayez prise? Chaque session est différentes et apporte son lot de satisfaction, donc je n'ai pas eu pour l'instant de moment plus important qu'un autre, à chaque fois que je prend des photos de rue j'ai des surprises, bonnes ou mauvaises mais toujours enrichissantes.
- Quel est votre meilleur souvenir de rencontre en relation avec la photo en général? Je pense que la meilleur rencontre que la photo m'ai apportée est celle de ma femme, sans la photo je ne l'aurais jamais rencontrée, donc c'est pour moi la meilleure chose qu'il me soit arrivée.
"Mai"
